Des nouvelles de Bêle Colline

Bientôt 1 an que nous avons lancé notre campagne de financement. La somme récoltée nous a permis de construire la bergerie et recevoir les chevrettes juste avant le confinement. La bergerie a été construite entièrement de récup, sauf la visserie, ce qui nous a laissé assez de fond pour investir dans la clôture et couvrir les dépenses de l'année.

Début mars nous avons accueilli nos 16 chevrettes tout juste nées d'un troupeau de Méounes (83). Nous les avons nourries à la gouttière, d'abord avec le colostrum de leurs mères, puis avec du lait de substitution. Ce fût épique et adorable.

Très vite ces bébés ruminants ont commencé à croquer les feuilles, les écorces, les herbes de l'enclos. Dès la 2 semaines, nous avons commencé à arpenter la colline. Le cadre était idéal, des chemins faciles, une végétation ni trop sèche ni trop verte, du charbon sur les arbres brûlés, et de supers terrains de jeux ! Trop drôle de les voir courir à fond de balle, s'arrêter net et revenir aussi vite...

en voyant un troupeau de cabris, on comprend l'origine du mot cabriole. Dans le contexte ambiant, ça avait un petit air de paradis.

Assez rapidement nous avons été sollicités pour l'éco-pâturage, nous avons donc fait un 1er tour d'essai de mi-aout à mi-octobre pour 4 chantiers de 2 semaines. Les chèvres avaient 5 mois quand nous avons traversé la ville avec le soutien de la police municipale. Beaucoup de joie dans le regard des gens, de belles rencontres, des fenêtres de rêve qui s'ouvrent, et l'occasion de passer dans les journaux régionaux, papier et tv ( Var Matin, France3...).

Nous avons pu tester différents types de pâturage, colline très embroussaillée, bords de route, gros tas de ronce, cannes de Provence... les jeunes chèvres ont été vaillantes, assez déstabilisées par ces changements de contextes à répétition, toujours curieuses, elles se sont bien adaptées à chaque situation.

Nous avons beaucoup appris à chaque étape. Les fonds récoltés ici nous ont aidé à nous adapter facilement, notamment avec les clôtures mobiles de différents types.

Lors de cette 1ere expérience nous avons récolté une bonne base de compétences, un début de « répertoire clients », de bons contacts de réseau, 600€ (tarif d'apprentissage), et beaucoup d'encouragements.

Le troupeau est rentré pour l'hiver à la bergerie. Ambiance beaucoup plus calme, on compose avec les chasseurs qui sortent les week-end. Il y a encore beaucoup de petits travaux à faire. La situation covidienne a limité la possibilité de chantiers et ateliers, et il y a peu de bricoleurs dans l'équipe, c'est donc le règne du « provisoire » ! Il va falloir renforcer la clôture, le loup s'est installé dans le département. Nous réfléchissons à la possibilité de prendre un chien de protection, peut-être un âne...

La très bonne surprise dans ce projet, c'est l'engouement qu'il provoque. Dès le début des bénévoles sont venus m'aider pour le soin des chèvres, nous sommes actuellement 3 bergèr.es à nous relayer pour garder le troupeau (toujours 7h/jour) et il y a une bonne quinzaine de bénévoles qui aident ponctuellement.

Nous avons été très bien accueilli partout où nous sommes passés, la solution de l'éco-pâturage fait sens chez beaucoup de gens, de tous les milieux sociaux. Il reste beaucoup à faire pour développer et pérenniser notre action, notamment au niveau administratif (statut agricole, subventions, agrément pour les animations...). Les solutions se présentent au fur et à mesure des besoins et l'aventure promet d'être belle !

Vous pouvez adhérer à l'association PAR ICI.

MERCI